lundi 7 février 2011

lutte contre les mutilations: Le Ci-af se déploie pour un an

Le Comité inter africain sur les mutilations génitales féminines a lancé hier 6 février, une campagne de sensibilisation sur les dangers des Mgf à Yaoundé.


Le Comité inter africain sur  les pratiques traditionnelles qui ont des effets sur la femme sensibilise des exciseurs de Yaoundé sur les dangers des mutilations génitales. C’était ce dimanche 6 février 2011, lors de la commémoration  de la quatrième Journée « Tolérance zéro aux Mgf ».
 Le Cameroun, comme  la communauté internationale, a commémoré ce dimanche 6 février 2011, la quatrième Journée « Tolérance zéro aux Mgf » sous le thème : « Engagement  des gouvernements indispensable pour atteindre la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines ».
Le comité inter africain sur les pratiques traditionnelles qui ont des effets sur la femme (Ci-af), Ong panafricaine, a organisé une rencontre avec les exciseurs de la Briqueterie, un quartier de l’arrondissement de Yaoundé II, qui abrite essentiellement les ressortissants des trois régions du grand nord Cameroun (Adamaoua, Nord et Extrême Nord)  ceux des pays d’Afrique de l’Ouest. Selon Comfort Effiom, point focal du Ci-af au Cameroun, « ce quartier de la capitale camerounaise a accueilli et hébergé les mutilations génitales féminines et toutes les autres pratiques traditionnelles néfastes que combat l’Ong panafricaine ».
Elle pense qu’avec la difficulté qu’il y a à atteindre au même moment les localités où se pratique l’excision,  une bonne campagne menée contre les mutilations à Yaoundé, peut faire bouger les choses  dans les localités d’origine des populations de la Briqueterie. Le point focal du Ci-af indique qu’au Cameroun il existe plusieurs pratiques néfastes pour la santé de la femme « les femmes utilisent le tabac, les pierres jaunes et blanches pour leur toilette intime, il ya le repassage des seins et du ventre. Tout cela est décrié par la Comité », dit-elle. Pour elle, la croisade lancée ce dimanche et qui s’inscrit en droite ligne de la campagne ouverte le 23 septembre 2010 à New York en marge du sommet des Nations unies,  va se traduire par des descentes sur les zones de pratiques d’excisions, de mariages précoces et d’autres formes de pratiques néfastes.
Au Cameroun, l’excision, mutilation génitale plus dégradante se pratique dans le département du Logone et Chari à la frontière avec le Tchad et situé à 2000 km de Yaoundé, et dans le département de la Manyu proche du Nigeria à 450km environ de Yaoundé.
Après la causerie qui leur a présenté les dangers des mutilations génitales féminines, les Wanzams, nom qu’on donne aux exciseurs au quartier Briqueterie, disent que cette pratique leur permet de gagner leur vie, pour cela, ils souhaitent que les autorités leu trouvent des activités qui peuvent leur permettre de se reconvertir. Aboubakar Ben Mohamadou, le chef des exciseurs de la Briqueterie a dit que pour que la lutte contre les Mgf soit efficace, le gouvernement doit faire voter une loi pour que ceux qui continuent sur cette voie soient punis. 
Adrienne Engono
L'expert.
Le Pr Emile Mboudou, gynécologue obstétricien en service à l’hôpital général de Yaoundé condamne toute forme de mutilations génitales
Il explique qu’en plus du fait qu’en général,  ces pratiques affectent la santé de la femme en l’exposant aux problèmes de stérilité, l’excision en particulier, peut entraîner la mort de la fille suite aux saignements abondants, aux infections liées à l’utilisation du matériel tranchant souillé, à la transmission du vih, sans oublier les antécédents psychologiques qui vont à la longue altérer la sexualité de la femme excisée. Le ministère de la Promotion de la femme et de la famille annonce une rencontre avec les leaders du quartier Briqueterie mardi 8 février 2011, pour les sensibiliser sur méfaits des Mgf.
Propos recueillis par A.E

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