lundi 29 novembre 2010

pratiques traditionnelles néfastes: quand les journalistes s'en mêlent


En guise d'éditorial, par Adrienne Engono
Les représentants du quatrième pouvoir d’Afrique noire francophone  déterminées à tordre le coup aux pratiques traditionnelles néfastes. C’est à Lomé au Togo que des journalistes venus du Burkina Faso, du Cameroun, de Côte d'Ivoire,du Congo, du Mali, de Mauritanie, du Niger, de Guinée, de Guinée Bissau, du Tchad, du Togo du ont pris leur quartier à l’hôtel Le pélican, non loin de la plage, à l’issue d’un séminaire qui s’est tenu du 19 au 21 octobre 2010. Objectif, apporter leur appui au Comité inter Afrique Ci-af), l’une des principales  organisations de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes (mutilations génitales féminines, mariages précoces  et forcés, repassage des seins, repassage du ventre et toute autre forme de violence qui portent à la dignité de la femme). Les mutilations sexuelles, pratiques qui consistent en l’ablation d’une partie de l’organe génitale de la femme, (les lèvres et surtout le clitoris), sont présentées comme l’une des causes de la mortalité maternelle. Même si pour le moment, comme l’indique le Dr Kouyate, responsable des opérations au Ci-af, une étude ne l’a pas encore démontré, il est tout de même établi que la jeune femme qui a été victime de mutilation accouche difficilement. La délation du col de l’utérus n’est pas aisée et la femme doit subir une intervention pour élargir la voie de sortie du bébé.  Alors que des manifestations onéreuses sont organisées à grand pompe dans les pays d’Afrique pour commémorer les indépendances, des fillettes qui n’ont pas demandé à venir au monde ploient encore sous le poids des mutilations génitales féminines. Des opérations pratiquées dans des conditions qui nous ramènent 100 ans en arrière. Oui, l’indépendance ! « Le bourreau blanc »  parti, vive le « prince dictateur noir ». Qui règne en maître sur sa fille, « sa propriété ». Aussi, une juriste camerounaise exprimait-elle son incapacité (et celle de ses confrères et consœurs) au sujet des pratiques traditionnelles néfastes. « C’est des choses qui se passent en famille et c’est le parent qui décide sur son enfant. Il est difficile de els combattre ce d’autant plus qu’il n’existe pas de loi pour les combattre », avait-elle déploré. Mais pourquoi n’y a-t-il pas de loi pour défendre ces innocentes et innocents victimes des violences aussi bien physiques que psychologique au moment on les statistiques parlent de l’augmentation du taux de mortalité maternelle? Selon l’enquête sur la santé faite en 2004, le nombre de femmes qui décèdent en donnant la vie est passé de 430 à 660 pour 100.000 accouchement, rendant ainsi difficile la réalisation du  quatrième objectif du millénaire pour le développement au Cameroun. En plus du fait que  mutilations génitales féminines et les mariages précoces se comptent parmi les premières causes de la mortalité maternelle, elles provoquent des décès de celles qui les subissent à cause des mauvaises conditions d’hygiène qui entourent leur pratique.  Pourquoi également le phénomène a maille à partir dans des pays qui ont déjà une loi contre le fléau ? Même si au Togo, après la loi votée en 1998, l’on est passé de 12% à 7%. Comme un seul homme, les journalistes ont pris l’engagement de stopper l’avancée de ce phénomène. Cette loi, révèle Dr Solange Toussa Ahossu, gynécologue obstétricienne, présidente de l’Association togolaise pour le bien être condamne les mutilations génitale féminines à un an à cinq ans d’emprisonnement et une amande allant de 20.000 Fcfa à 500.000FcfaCar il faut dire que 140 millions de jeunes filles et femmes dans le monde portent actuellement les séquelles des mutilations génitales féminines, selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Afrique compte 92 millions de mutilées dans au moins 28 pays du continent.Et la détermination  des journalistes à aller le plus loin possible est là. Avec le lifting du bureau exécutif du réseau qui a désormais à sa tête, Fatima Traoré, journaliste malienne.